KATSUDON credit photo JNTO

Crédit photo Japan National Tourism office

Le Katsudon, Ah, quelle merveille que ce plat là. Tout un emblème pour les amateurs de cuisine Japonaise ou pour nombre de Japonophiles ayant vécu ou non au Japon, pour certains souvenir ému de raffinement grossier ou de rusticité délicate, pour d’autres découverte d’un plat populaire mais savoureux. Car le Katsudon est une spécialité toute simple, roborative mais succulente pour peu que vous aimiez le porc, les oignons, les oeufs et le riz. En voilà tous les ingrédients, plus quelques autres que tout bon cuisinier gardera par devers lui.
Le Katsudon; le mot lui même est déjà une promesse tant sa rondeur en bouche évoque la gourmandise, est une adaptation du Tonkatsu, lui-même célébré par les amateurs éclairés mais plus classique tant il ressemble aux viandes panées viennoises ou italiennes.
Le Katsudon, lui, n’existe nul part ailleurs en tant que tel.
Imaginez une escalope d’une tendresse inouïe, persillée de perles de gras, recouverte d’une légère chapelure puis délicatement frite. Pour le moment, cela semble déjà savoureux, mais le principal reste à venir; Prenez un bol de céramique typiquement Japonaise, remplissez-le au deux tiers d’un riz moelleux aux grains luisants et collants. Faîtes revenir un ou deux oeufs avec des oignons émincés que vous verserez sur le riz avant d’y adjoindre le porc pané. Quelques touches d’herbes fraiches pour le décor comme pour la note finale, servez chaud et régalez-vous immédiatement.
La viande semble avoir acquis un fondant unique au contact des autres éléments.
Assis au comptoir de votre restaurant, forcément préféré, spécialisé dans ce type de recette, fermez les yeux et laissez la magie s’opérer entre votre langue et votre palais. Tout semble s’unir en une danse voluptueuse qui affole les papilles et amène au nirvana de la nourriture simple mais goûtue.
Il est vrai que ce n’est pas un met délicat. Personne ne pourrait prétendre le contraire. Mais très paradoxalement, et de manière très japonaise, c’est pourtant pour certains l’une des expériences culinaires les plus intenses que l’archipel puisse offrir. C’est d’autant plus surprenant que nous ne parlons ici que de porc, d’oignon, d’oeuf et de riz.
Mais personne, nulle part, sur cette planète, n’avait auparavant pensé à les associer avec une telle dextérité.
Les proportions doivent être exactes et sûres, bien entendu, comme tout ce qu’entreprend ce peuple, qui a fait de la recherche de la perfection en toute chose une sorte de quête existentielle.
Si tout s’accorde à merveille, alors vous ne sortirez pas indemnes d’une rencontre avec le Katsudon, d’autant plus si elle est fortuite. Et c’est le seul conseil que je pourrais sans doute vous donner : ne cherchez pas le Katsudon, il viendra à vous si tel est votre destin. Préparez vous en apprivoisant le Tonkatsu, et priez pour qu’un jour vous croisiez la route de son petit frère si malin.
Le Katsudon est un plat qui se déguste toute l’année. L’un de ses nombreux avantages est son prix. Il vous en coutera quelques centaines de Yens pour vous régaler, il se mange facilement, directement dans son bol de service et vous trouverez des restaurants qui le servent, partout sur l’archipel.
Bien sûr, les Kaiseki et autres délicatesses Nippones le regardent de haut. Il y a de quoi, avouons-le. Soyons bons joueurs, c’est quand même un plat extrêmement rustique. Mais pour une raison que j’ignore, il a su trouver les accords parfaits qui en font une explosion en bouche. Peut-être fait-il partie de ces nourritures réconfortantes que l’on a envie d’enfourner par poignées entières comme si une bouche pleine comblait des lacunes spirituelles dont nous n’aurions même pas conscience. Comme si nous retrouvions un peu de ces saveurs enfantines, ces gâteaux dont les effluves nous chatouillaient les narines en nous promettant de croustillantes découvertes sucrées.
Pour beaucoup, le Katsudon c’est un peu tout ça, nous espérons  que ses rondes et savoureuses bouchées agrémentent vos voyages de souvenirs aussi simples qu’intenses.