Crédit photo Japan National Tourism office

Shibuya est répertorié parmi les 23 arrondissements de Tokyo, situé à 6km au Sud ouest du Palais impérial, ce quartier est sans conteste l’un des coeurs actifs de Tokyo. Bien sûr, toute la capitale peut être considérée comme active et trépidante. Entre Shinjuku et son animation frénétique 24h durant, Roppongi et ses boites ou ses clubs de nuits et tous les différents quartiers qui voient passer des millions de piétons chaque jour,  la ville est un véritable tourbillon de vie.
Mais Shibuya est un peu à part. Pour plusieurs raisons; d’abord, aux J.T. français, c’est toujours le croisement de ses quatre artères principales ; « Shibuya crossing », qui  est régulièrement filmé et décrit lorsque les journalistes veulent évoquer le Japon. A proximité, à la sortie de la station de Shibuya, un building parmi les plus imposants et reconnaissables de la ville  s’élevant à 230m; le Shibuya scramble square a ouvert en novembre 2019, ce temple du « shopping regorge de boutiques, restaurants, bureaux , espaces événementiels. Et en son sommet une plate forme d’observation qui vous permettra de profiter d’une vue spectaculaire (les tickets peuvent s’acheter d’avance).
Un autre immeuble emblématique, ultramoderne dont la tour porte le numéro 109 (one O nine) et qui est un peu l’un des emblème du quartier et surtout le repère des jeunes actifs qui se retrouvent dans les salles de jeu qui pullulent ou les boutiques de Pachinko, célèbre billard vertical qui attire des milliers de passionnés, mais à éviter si vous avez les oreilles sensibles, tant le bruit des petites billes est assourdissant.
Il y a aussi l’un des plus grands supermarchés de DIY de la capitale, le Tokyu-Hands, avec ses produits très variés vendus au sous-sol et ses étages auxquels on accède par un ascenseur piloté par une ravissante hôtesse qui énumère les articles en vente à chaque niveau, avec une courbette respectueuse au  client qui entre ou qui sort, et un sourire de bienvenue sur commande.
Puis, vous verrez bien sûr la gare centrale de Shibuya, avec la sculpture du « Hachiko dog », représentation en bronze du célèbre chien qui attendit tous les jours, à la même heure et jusqu’à sa mort, à la gare de son domicile, le retour de son maître, décédé depuis des années. Les Japonais sont extrêmement attachés à ces vertus de loyauté de fidélité et cet animal en particulier est une icône représentative de ces valeurs si chères à leur coeur. C’est pour cette raison, en autre, qu’ils lui ont dressé une statue, mais aussi car il s’agit d’une race de chien, les « Akitas », endémique du Japon dont les critères sont quasiment inchangés depuis plus de quatre mille ans. Peu de modifications génétiques ont été apportées et cela en fait l’une des races les plus anciennes du monde. Ces chiens étaient originellement élevés pour la chasse à l’ours dans les montagnes. Ils ont maintenant le statut de « trésor national » et sont adorés dans tout le pays. On peut en trouver quelques uns en Europe, notamment en France grâce à quelques amoureux qui en ont commencé l’élevage. Ce sont des chiens trapus et solides. Ils ressemblent un peu aux huskys, bien qu’arborant une magnifique fourrure rousse et une queue en trompette. Ils ne sont par contre absolument pas compatibles avec la course de traineau,contrairement à leurs cousins sibériens.
Ils ont la réputation d’avoir une nature fière et indépendante qui exige une grande connaissance du monde canin  et tout  propriétaire d’Akita se doit d’être expérimenté en la matière. Il est parfois surnommé « Chien-chat » et à l’instar du peuple Japonais, il demande respect et bienveillance. C’est un animal splendide, dont le regard profond ne laisse jamais indifférent.
Les Tokyoïtes adorent se donner rendez-vous devant la statue de Hachiko et l’on peut voir, surtout le week-end, des cohortes de citadins attendant ami(e)s ou amoureu(se)x et levant la tête par dessus la foule, à la recherche d’un visage connu.
Shibuya est aussi un quartier « tendance » temple de la mode et la jeunesse Tokyoïte que l’on a parfois comparé à celui des Halles de Paris, dans les années 80/90.  Vous y trouverez nombre de restaurants « branchés » et de boutiques « hype »; Des grands magasins luxueux vendent dans leurs épiceries raffinées des produits venant du monde entier, tels ces camemberts et reblochons en provenance directe de l’Hexagone, mais à trois fois leur prix français; de superbes pâtisseries également, d’inspiration européenne, bien que moins sucrées.
Le Dimanche, de jeunes gens amateurs de Cosplay se retrouvent par dizaines à Harajuku, et surtout Omotesando,  une rue du district. Les « Gothic Lolitas » côtoient les adolescentes vêtues de dentelles et de cotillons, les « Kawais ».
Ce spectacle spontané, vivant et multicolore est un incontournable du quartier.
A Shibuya, on peut déambuler dans des  rues piétonnes, sous les néons un peu flonflon, comme se retrouver dans une atmosphère surréaliste de film d’anticipation, environné de tableaux publicitaires gigantesques,insérés dans les murs des immeubles et projetant depuis les airs des images en 3D hallucinantes.
C’est parfois le quartier de la démesure, avec ses dizaines de milliers de piétions qui se croisent sur les passages du même nom, tout en respectant, entre eux, une priorité inimaginable en France.
Le plus surprenant, sans doute, est la tranquillité que l’on découvre à peine à 5mn à pied du centre, en particulier à Shinsen, où les habitations, de trois ou quatre étages seulement,  deviennent soudain à taille humaine, où le silence s’impose, comme si l’on avait franchi un mur ouaté, invisible, nous séparant de l’intense rumeur laissée derrière nous.
La nuit ne tombe jamais sur Shibuya. Tout semble ouvert 24h/24 et il est probable que ce soit le cas.
Certes, de prime abord, tout se ressemble à Tokyo. Mais il faut se méfier des apparences et Shibuya est sans doute le quartier où s’exprime le mieux cette dualité entre exubérance marchande et sens caché des choses.
Allez-y au moins une fois, le soir de préférence, les lumières y seront encore plus impressionnantes.